Face au refus d’aide et de soins

L’exercice des métiers de la relation à l’humain, dans les secteurs sanitaire et médico-social, confronte régulièrement au refus d’aide ou de soins de personnes soignées ou accompagnées. Les professionnels se posent de nombreuses questions face à de telles situations　: comment interpréter un refus　? Est-il le signe d’une incompréhension, d’une peur, d’une défiance　? Permet-il d’affirmer sa présence, d’essayer de garder le contrôle de sa vie　? Reflète-t-il une lassitude devant les contraintes des soins, le rejet des efforts imposés　?

À toutes ces questions concernant la personne qui manifeste sa volonté s’ajoutent celles sur la manière de chercher à comprendre un refus et d’y réagir à titre personnel et en équipe, sur le vif et à plus long terme. Tiraillés entre leur volonté d’apaiser et la réalité complexe des situations humaines, les professionnels vivent en effet des dilemmes, ce qui peut parfois les conduire à refuser d’intervenir. Pour répondre aux interrogations soulevées, les auteurs fournissent des repères éthiques afin de soutenir la réflexion individuelle et collective. Ils reflètent la diversité des situations et des raisons d’un refus, qu’il émane d’une personne âgée ou jeune, d’une personne malade ou accompagnée. Ils proposent des voies d’actions pertinentes, ainsi que des manières d’être et de faire porteuses de sens. Ils identifient aussi des modalités de formation pour aider à faire face aux décisions de refus de soins en respectant les personnes.

Quelles que soient les raisons d’un refus, une telle situation devrait avant tout engager les partenaires de la relation au dialogue en vue de faire preuve d’une intelligence collective du singulier. Pour chaque équipe, en tout lieu d’accueil et de soins, il s’agit de rechercher un positionnement éthique et de viser un juste soin.